Page:De Beaurepaire - Pièces historiques et littéraires recueillies et publiées par plusieurs bibliophiles, 1881.pdf/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


François de Harlay, par la grâce de Dieu et du Saint Siège Apostolique, Archevêque de Rouen, à tous fidelles Chrétiens de la ville et du diocèse de Rouen, salut. Comme la nature a donné aux parents une grande inclination pour le bien de leurs enfans, aussi le Christianisme a fait naître en leur cœur un si fort désir de les consacrer à Dieu, que leur esprit n’est en repos, après les avoir mis au monde, qu’ils ne les ayent vus renaître en Jésus-Christ par le saint sacrement de baptême. Mais ce bon dessein est aussitôt altéré par le débris que la nature a reçu du péché, qui nous porte plutôt au mal qu’au bien, tellement que la négligence, que nos ayeuls ont porté à l’instruction de nos pères passe, par eux bien souvent jusqu’à nous, car nous ne pouvons désapprendre qu’avec bien de la peine ce qu’ils ont mal appris, ce qu’ils nous ont enseigné encore plus mal, d’autant que, depuis que la jeunesse s’est affermie en quelques mauvaises inclinations, il est difficile de la ramener à sa première candeur, si ce n’est par un travail continuel de bons maîtres desquels le plus souvent, s’il y a du mal, elle imite plutôt le vice que la vertu. C’est pour quoi la Sainte Église, considérant qu’il n’étoit pas à propos que la conduite de ses enfants fût permise indifféremment à toute personne, a