Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/144

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avec ſoin le meilleur Architecte & les meilleurs ouvriers pour les y employer, & il s’en trouve pluſieurs qui ayant des affaires de la derniere importance à faire negocier, & deſquelles dépend ſouvent le bonheur ou le malheur public les confient non pas à des Architectes ; mais à des maſſons en cet art, c’eſt-à-dire à des gens ſans genie & ſans la capacité & la dexterité ſi neceſſaire à ces ſortes d’emplois.

Ceux qui ont part à la confiance, du Prince ou du Miniſtre ne ſont pas excuſables de leur propoſer des ſujets incapables pour traiter les affaires étrangeres, parce que les fautes qu’ils y ont attirent après elles de trop grands inconveniens, & c’eſt faire une faute pour un Negociateur que de ne pas découvrir & de ne pas prévoir des réſolutions préjudiciables aux interêts de ſon Maître & d’occuper la place d’un autre plus éclairé & plus appliqué,