Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/168

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qui vienent à ſa conoiſſance, qu’il s’en réjouïſſe avec lui, ainſi que des avantages particuliers qui regardent le Miniſtre & ceux de ſa faumille, qu’il parle toûjours avantageuſement des affaires du Prince auprès duquel il ſe trouve, ainci que de ſes qualitez perſonnelles, & qu’il ne tombe jamais dans la faute groſſiere de certains Miniſtres Etrangers, qui ayant à vivre dans une Cour pour pluſieurs années ; s’y rendent deſagreables & ſuſpects au Prince & à ſes Miniſtres en décriant leur conduite & leurs affaires, en loüant exceſſivement celle de leurs ennemis, & fiaſant toûjours des propheties à l’avantage de ces derniers ; c’eſt un deffaut de jegement qui n’eſt pas pardonnable à un Negociateur, & dans lequel cependant on voit tomber pluſieurs qui ſe paſſionnent ſans ſavoir pourquoi dans les affaires genrales & dont l’indiſcretion va juſqu’a ſaire paroître une mauvaiſe volonté impuiſſante contres les interêts de la Cour où ils ſe trouve devant des