Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On a vû pluſieurs fois des Miniſtres Etrangers alterer par leur mauvaiſe conduite, la bonne intelligence qui étoit entre deux Etats qui avoient un interêt reciproque à la maintenir, & on a vû ſouvent de ſages & habiles Miniſtres réünir deux Etats diviſez & engager des Princes à quitter d’anciennes liaiſons pour en prendre de nouvelles avec leur Maître, parce que ces Miniſtre avoient l’art de s’acquerir de la creance & du credit ſur l’eſprit de ces Princes, & de devenir leurs confidens & leurs amis ; c’eſt à quoi un habile Negociateue doit tâcher de réüſſir ; il faut pour cela qu’il joigne a des manieres engageantes & agreables la conduite & le procedé d’un honnête homme, toûjours veritable dans ſes promeſſes, & qu’il ne fonde jamais ſes negociations ſur de mauvaises ſubtilitez qui ne ſervetn qu’a décrier celui qui les met en œuvre.

Les gens de grande qualité ſont propres aux Ambaſſades, parce que