d’avoir toûjours à ſa ſuite un certain nombre de bons Negociateurs bien choiſis & bien inſtruits des affaires publiques & de les y entretenir par des penſions ou par d’autres bienfaits, pour être toûjours prêts à le ſervir dans les affaires qui lui ſurviennent. Il n’eſt pas temps de les chercher au hazard, de les mal choiſir lorſqu’il en a beſoin ; & la difference qu’il y a entre un bon ouvrier & un mediocre eſt plus grande & plus importante en cette profeſſion qu’en aucune autre.
La nature des affaires qu’il y a à traiter doit encore être fort conſiderée dans le choix des ſujets que l’on y employe, ſi c’eſt une affaire ſecrete, un particulier habile & ſans éclat eſt beaucoup plus propre à la faire réüſſir qu’un homme plus qualifié, & il faut dans ces occaſions avoir beaucoup plus d’égard au genie qu’a la fortune de celui qu’on y employe.
La qualité d’Ambaſſadeur entraîne avec elle beaucoup d’embaras à cauſe du grand train dint il faut que les Am-