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Oui, il fait triste aujourd’hui, il fait froid, je suis seul et tu pleures.

Anna pleura en effet après avoir lu ces quelques lignes. Puis elle prit sa Bible, en lut quelques versets, chercha le calme et en trouva un peu.


XXXI.


Anna dit un matin à Kattau : Il faut que je trouve un moyen d’attacher au logis mon mari. — Le moyen fut trouvé bientôt.

La maison devint, à dater de ce jour, un véritable paradis orné de fleurs, peuplé d’oiseaux, rempli de meubles aux formes charmantes. Le déjeûner, le dîner, tous les repas furent des festins. Il ne parut à table que des vins vieux et des viandes exquises. Isaac qui était un peu gourmand comme tant d’hommes, fut enchanté de ce splendide ordinaire et devint meilleur pour sa femme.

Anna crut avoir réussi et montra une joie enfantine ; c’était trop se presser. Il arriva plusieurs fois de suite que la cuisinière ne retrouva pas le lendemain les restes du dîner de la veille. De plus, les gonds de la porte cochère,