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DANS LA BANQUISE.

dité, n’étaient pas les seules causes de ce mauvais état de santé. Bien que nos conserves fussent excellentes, l’usage constant et exclusif, en un mot, l’abus que nous étions obligés d’en faire avait déterminé chez tous une paresse intestinale extrême.

À la fin de l’hiver, nous pûmes capturer des manchots et des phoques, dont la chair fraîche vint reposer nos estomacs fatigués.

Nous avions fini par surmonter notre répugnance du début pour cette chair huileuse, qu’il faut littéralement calciner pour en chasser l’excès de graisse.

… Notre vie se poursuit fastidieusement monotone.

Chaque jour, pendant les quelques heures de crépuscule, nous sortons, lorsque le temps le permet, explorant à skis notre prison de glace, relevant les changements si fréquents et si brusques qui s’opèrent, par suite de contractions ou de dislocations, dans la topographie de la banquise.

Un iceberg, prisonnier comme nous et éloigné de deux milles, est le but ordinaire de ces promenades, dont très souvent, d’ailleurs, nous sommes privés par suite de tempêtes et de chasse-neige…

Les loisirs de l’équipage.

les loisirs de l’équipage
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