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VOYAGE DE LA BELGICA.

ture favorite, une vigueur nouvelle, et n’en seront plus réduits à se dévorer entre eux…


LES MANCHOTS SONT REVENUS

À bord aussi, malheureusement, la « vie animale » se fait plus intense : nous sommes infestés de rats. Subrepticement ils se sont embarqués, à quelques-uns, pendant le chargement du charbon à Punta-Arenas. L’hiver austral ne leur a fait aucun mal ; ils se portent à merveille et ils se sont multipliés prodigieusement. Ils ont investi, maintenant, toutes les parties du navire. La nuit surtout, ils se livrent à de véritables saturnales. Impuissants à les écarter, nous les entendons grignoter des choses précieuses, irremplaçables, avec les débris desquelles ils se construisent de chauds petits nids. Mais nous avons beau leur faire la chasse et détruire ceux que nous pouvons attraper, le nombre de ces parasites par trop indiscrets croît de jour en jour…

Le plus généralement, le temps est morne maintenant ; le ciel, entièrement voilé, ne laisse arriver sur la glace que de la lumière diffuse ; il neige fréquemment.

Mais, lorsque le soleil brille, la banquise est si éblouissante que nos yeux n’en peuvent supporter l’éclat ; nous ne sortons pas alors sans « conserves ».