Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/120

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dans le même silence, ils prirent les pierres des tombes et les posèrent autour de lui.

Il en eut d’abord jusqu’aux genoux, puis jusqu’à la poitrine, puis jusqu’à la bouche, et il tendait avec effort les muscles de son cou pour respirer une fois de plus ; et l’édifice montait toujours, et lorsqu’il fut achevé, le faîte se perdait dans une nuée sombre.

Les forces du vieillard commençaient à l’abandonner ; son âme regorgeait d’épouvante.

Et voilà qu’ayant traversé plusieurs salles désertes, dans une petite chambre, sur un lit qu’éclairait à peine une lampe pâle, il aperçoit un homme usé par les ans.

Autour du lit étaient sept peurs, quatre d’un côté, trois de l’autre.

Et l’une des peurs posa la main sur le cœur de l’homme âgé, et il tressaillit, et ses membres tremblèrent ; et la main resta là tant qu’elle sentit un peu de chaleur.

Et après celle-ci une autre plus froide fit ce qu’avait fait la première, et toutes posèrent la main sur le cœur de l’homme âgé.

Et il se passa en lui des choses qu’on ne peut dévoiler.

Il voyait dans le lointain, vers le pôle, un fantôme horrible qui lui disait : Donne-toi à moi, et je te réchaufferai de mon haleine.

Et de ses doigts glacés, l’homme de peur écrivait