Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/123

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frir d’égaux, qui veulent toujours commander et dominer.

Il y a des hommes de convoitise, qui demandent toujours de l’or, des honneurs, des jouissances, et ne sont jamais rassasiés.

Il y a des hommes de rapine, qui épient le faible pour le dépouiller de force ou de ruse, et qui rôdent la nuit autour de la veuve et de l’orphelin.

Il y a des hommes de meurtre, qui n’ont que des pensées violentes, qui disent : Vous êtes nos frères, et tuent ceux qu’ils appellent leurs frères, sitôt qu’ils les soupçonnent d’être opposés à leurs desseins, et écrivent des lois avec leur sang.

Il y a des hommes de peur, qui tremblent devant le méchant et lui baisent la main, espérant par là se dérober à son oppression, et qui, lorsqu’un innocent est attaqué sur la place publique, se hâtent de rentrer dans leur maison et d’en fermer la porte.

Tous ces hommes ont détruit la paix, la sûreté et la liberté sur la terre.

Vous ne retrouverez donc la liberté, la sûreté, la paix, qu’en combattant contre eux sans relâche.

La cité qu’ils ont faite est la cité de Satan ; vous avez à rebâtir la cité de Dieu.

Dans la cité de Dieu, chacun aime ses frères comme soi-même ; et c’est pourquoi nul n’est délaissé, nul n’y souffre, s’il est un remède à ses souffrances.