Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aux autres, et appuyez-vous, et abritez-vous mutuellement.

Tandis que vous serez désunis, et que chacun ne songera qu’à soi, vous n’avez rien à espérer que souffrance, et malheur, et oppression.

Qu’y a-t-il de plus faible que le passereau, et de plus désarmé que l’hirondelle ? Cependant quand paraît l’oiseau de proie, les hirondelles et les passereaux parviennent à le chasser, en se rassemblant autour de lui et le poursuivant tous ensemble.

Prenez exemple sur le passereau et sur l’hirondelle.

Celui qui se sépare de ses frères, la crainte le suit quand il marche, s’assied près de lui quand il repose, et ne le quitte pas même durant son sommeil.

Donc, si l’on vous demande : Combien êtes-vous ? répondez : Nous sommes un, car nos frères, c’est nous, et nous, c’est nos frères.

Dieu n’a fait ni petits ni grands, ni maîtres ni esclaves, ni rois ni sujets : il a fait tous les hommes égaux.

Mais, entre les hommes, quelques-uns ont plus de force ou de corps, ou d’esprit, ou de volonté, et ce sont ceux-là qui cherchent à s’assujettir les autres, lorsque l’orgueil ou la convoitise étouffent en eux l’amour de leurs frères.

Et Dieu savait qu’il en serait ainsi, et c’est pourquoi il a commandé aux hommes de s’aimer, afin