Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/98

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de la vérité, ou manque de confiance dans la vérité des doctrines qu’il annonce.

Quoi de plus insensé que de dire aux hommes : Croyez ou mourez !

La foi est fille du Verbe : elle pénètre dans les cœurs avec la parole, et non avec le poignard.

Jésus passa en faisant le bien, attirant à lui par sa bonté, et touchant par sa douceur les âmes les plus dures.

Ses lèvres divines bénissaient et ne maudissaient point, si ce n’est les hypocrites. Il ne choisit pas des bourreaux pour apôtres.

Il disait aux siens : Laissez croître ensemble jusqu’à la moisson, le bon et le mauvais grain ; le père de famille en fera la séparation sur l’aire.

Et à ceux qui le pressaient de faire descendre le feu du ciel sur une ville incrédule : Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes.

L’esprit de Jésus est un esprit de paix, de miséricorde et d’amour.

Ceux qui persécutent en son nom, qui scrutent les consciences avec l’épée, qui torturent le corps pour convertir l’âme, qui font couler les pleurs au lieu de les essuyer ; ceux-là n’ont pas l’esprit de Jésus.

Malheur à qui profane l’Évangile, en le rendant pour les hommes un objet de terreur ! malheur à qui écrit la bonne nouvelle sur une feuille sanglante.

Ressouvenez-vous des catacombes.