Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/76

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courageux, que l’affaire Dreyfus chassait de l’armée. L’un d’eux, chargé d’un poste de l’extrême nord canadien, après deux ans de solitude blanche, avait décidé de revenir à Montréal, par voie de terre, c’est-à-dire par l’Ungava. Son idée était de prospecter en route. N’écoutant ni les avis des uns, ni les conseils des autres, il se munit de trois paires de solides brodequins à semelle cloutée et partit avec un guide indien, à qui il avait également imposé de prendre dans son « paqueton » trois paires de brodequins de réserve.

Ce qui se passa, on ne le sut pas au juste. Ce que toutefois on constata, c’est que contrairement à toutes les prévisions et à tous les précédents, ce fut le Français seul et