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vers québec

lonnaient entre Les Allumettes et le Grand Calumet.

Les uns portant sur leurs épaules des paquets de fourrures, pesant jusqu’à deux cents livres, les autres chargés des avirons et de leurs canots, les femmes traînant leurs enfants durent se résigner à une marche de deux heures sous l’épaisseur des branches. À chaque instant, les jambes s’écorchaient aux broussailles ; mais ces hommes robustes n’y faisaient nullement attention, et les meurtrissures ne les arrêtaient pas.

Philippe et Paul, aguerris durant l’hiver, suivaient allègrement, quoique lestés, de leurs bardes, de deux avirons et de leurs arquebuses.

Fleur des Ondes sautait d’un obstacle à un autre, comme une chevrette.

Enfin, on se rembarqua ; après avoir navigué dix ou douze lieues, la troupe campa dans une île remplie de vignes et de noyers où les sauvages mirent leurs filets à l’eau.

De quelques gros poissons et de pains de maïs, les femmes composèrent le diner, après lequel on s’installa pour la nuit, les uns dans les canots, les autres s’accommodant à terre d’abris de branchages, devant lesquels ils firent un feu afin d’éloigner les bêtes.

Un peu avant le jour, un sauvage ayant rêvé que ses ennemis l’attaquaient, se mit à crier. « On me tue ! » Toute la troupe s’éveilla en sursaut, et ce fut une panique générale : quelques