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vers québec

uns se jetèrent à l’eau. Les Français eurent de la peine à calmer cette frayeur.

Dès l’aurore, tout le monde se remit en route, pour faire halte au Sault de la Chaudière et accomplir une cérémonie traditionnelle. Après avoir porté les embarcations au bas du rapide, ils s’assemblèrent, et l’un d’entr’eux fit la quête ; chacun ayant donné un morceau de pétun, le plat en bois contenant les offrandes fut déposé au milieu de la troupe qui dansa à l’entour avec entrain. L’un des capitaines déclama l’habituelle harangue, expliquant qu’il était d’usage de faire pareille manifestation en ce lieu, afin de dépister leurs ennemis. Ces pauvres gens étaient persuadés que s’ils avaient manqué à la superstitieuse coutume, il leur serait arrivé malheur.

L’orateur ayant fini son discours, alla jeter le pétun dans la cataracte, et tous poussèrent un cri formidable.

Les Iroquois allaient souvent surprendre leurs ennemis en cet endroit, n’osant s’aventurer plus avant, à cause des mauvais chemins. Cette fois, le voyage s’effectua sans accident. Le lendemain, les Algonquins campèrent dans une île à l’entrée d’un lac, éloignée de sept à huit lieues du Sault Saint-Louis.

Les sauvages s’établissaient de préférence dans des îles, parce qu’il était plus facile d’y prévenir une attaque.

Après avoir caché les canots dans les grands