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à l'habitation

Sans bruit, sans ostentation elle arrangeait tout de manière à donner la plus grande somme de contentement, avec les maigres ressources dont on disposait. Quand approcha la Noël, Fleur des Ondes modifia son genre de vie, négligeant un peu la promenade et l’étude pour des œuvres qu’elle dissimulait avec soin. Philippe un jour se plaignit qu’elle devenait cachottière.

— « Ne vous fâchez pas, mon cousin ; je fais de petits mystères pour célébrer le grand mystère ! »

Il n’insista plus.

La veille de Noël, Fleur des Ondes appela son cousin après le déjeuner ; celui-ci, ravi de n’être plus tenu à l’écart, la suivit dans sa chambre.

Elle lui montra, cloué à la cloison, un grand morceau d’écorce de bouleau sur lequel était peinte la naissance du Christ.

— « Veuillez m’aider et me porter cela dans la grande salle. »

Philippe s’arrêta admirant le tableau et faisant des compliments à l’auteur.

— « Ne perdons pas de temps en vaines paroles, l’interrompit-elle d’un air comiquement sévère ; il y aura de la besogne pour vous aujourd’hui. D’abord placer ce tableau à l’endroit que je vous indiquerai. »

Philippe promit d’être un serviteur docile.

À l’étage inférieur le tableau fut étendu sur le mur, entouré d’un cadre de rameaux d’épinette.