Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/163

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D’estre gay, quant la meilleur,
Ainsi m’aist Dieux,[1]
Qui soit, je sers sanz erreur,
N’a autre je n’ay favour,
Car soubz les cieulx

N’a dame ou biens soient tieulx ;[2]
Si doy estre curieux
Pour sa valour
D’elle servir sanz sejour,
Car anieux[3]
Ne pourroit estre homs mortieulx
De tel doulçour
En ce printemps gracieux.



XII


Se pris et los estoit a departir
Et a donner, selon mon jugement ;
J’en sçay aucuns qui bien petitement
Y devroient a mon avis partir.

Et non obstant qu’ilz cuident bien avoir
Assez beauté, gentillece et proece,
Et que chascun cuide un prince valoir,
A leurs beaulx tais appert leur grant noblece.

Mais puis qu’on voit, qui qu’il soit consentir[4]
A villains fais et parler laidement.
Pas nobles n’est ; ains deust on rudement

  1. XI. — 24 A1 Ami se m’a. D.
  2. — 28 B ou b. sont t.
  3. — 32 A1 C. en mieulx
  4. XII. — 9 A2 Car