Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/164

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D’entre les bons si faitte gent sortir,
Se pris et los estoit a départir.

Ne en leurs dis il n’a nul mot de voir,
Grans vanteurs sont, n’il n’est si grant maistrece
Qu’ilz n’osent bien dire que leur vouloir
En ont tout fait, hé Dieux ! quel gentillece !

Comme il siet mal a noble homme a mentir
Et mesdire de femme ! et vrayement[1]
Telle gent sont drois villains purement,[2]
Et devroit on leur renom amortir,
Se pris et los estoit a départir.



XIII


Dieux ! que j’ay esté deceüe
De cellui, dont je bien cuidoie[3]
Qu’entièrement s’amour fust moye !
A tart me suis aperceüe.[4]

Or sçay je toute l’encloüre[5]
Et comment il se gouvernoit :
Une autre amoit, j^en suis seiire,
Et si beau semblant me monstroit

Que j’ay ferme creance eüe,
Qu’il ne desirast autre joye
Fors moy ; mais temps est que je voie
La traïson qu’il m’a teüe ;
Dieux ! que j’ay esté deceüe !

  1. XII. — 19 B N’a m.
  2. — 20 B Telles gens
  3. XIII. — 2 A que je b. c
  4. — 4 B A t. m’y s. a.
  5. — 5 je omis dans B