Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/310

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A ton doulx vueil qui d’onneur ne se part.
Aimes moy bien, car tu as l’amour moye,
A toy me don, je te prens pour ma part.
Mon doulx amy, d’autre ne me vient joye.

Fin cuer plaisant, or soions main et tart
Loyaulx amans, quant a moy je l’ottroye,
Plaisant desir le me conseille a part.
Mon doulx amy, d’autre ne me vient joye.



XLVI


Se je puis estre certaine
De ce dont je suis en doubte,
C’est que je n’aye pas plaine-
Ment t’amour et que ja route
Soit ta foy ; amis, escoute :
Saiches que, par saint Nycaise,
Je m’en mettre a mon aise.

Ta maniere m’acertaine
Et monstre, se je voy goûte,
Que d’amours foibleste et vaine
Tu m’aimes, dont je suis toute
Esbahie ; mais s’acoute :
S’ainsi est, ne t’en desplaise,
Je m’en mettre a mon aise.

Car tousjours vivroye en paine
D’ainsi m’estre a toy trestoute[1]
Donnée, et qu’a mon demaine
Ne t’eusse aussi, si redoubte[2]

  1. XLVI. — 16 A1 me e.
  2. — 18 A1 Ne te e.