Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/323

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Certes trop m’est dure la departie.

La departie, lasse ! c’est destresse
Trop dure a cuer que grant amour mestroye !
Quant est de moy bien sçay que sanz leece
Demoureray, et, quel part que je soye,
N’aray plaisir ne chose qui m’esjoye.
Or je ne sçay quelz maulz seront les tiens
Ne quieulx regraiz aras de ta partie,
Mais quant a moy pour engriger les miens
Certes trop m’est dure la departie.

Et non pour tant le mal que si me blesse
Sera plus court, s’il te plaist toutevoye
Que ton retour soit brief, mais c’ert simplece
Du dire a moy, je croy, ne que je doye
Penser qu’a loy en soit au fort se voye[1]
Sauf ton honneur y a ; tost t’en reviens.
Car te promet pour vray, sanz foy mentie,
Quoy qu’en faces, saches et le retiens,
Certes trop m’est dure la departie.

Amours me tient pour toy en tes lyens.
Mon doulx amy, ou soit sens ou sotie,
Que de tes yeulx et tes plaisans maintiens
Certes trop m’est dure la départie.



III


A Dieu te dis, amis, puis qu’il le fault,
Combien qu’assez seuffre de dueil et peine
Pour ton départ qui me conduit et meine
De joye en dueil, ce m’est doujeureux sault.

  1. II. — 23 A2 que a