Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/103

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contempler la divinité en cette vie mortelle, si elle ne se fut unie à notre humanité dans Jésus-Christ, dont la vie, la passion et la mort, sont pour nos méditations l’objet le plus proportionné à la foiblesse de nos lumières, le plus doux à notre cœur, et le plus utile au règlement de nos meurs.

Le Sauveur s’est appelé le pain descendu du ciel, pour bien des raisons ; en voici une : comme l’on mange le pain avec toutes sortes de viandes, nous devons si bien goûter l’esprit de Jésus-Christ dans la méditation, que, nous en étant nourris, nous le fassions entrer dans toutes nos actions. C’est pour cela que plusieurs Auteurs ont partagé ce que nous avons de sa vie et de sa passion en divers points de méditation ; et ceux que je vous conseille le plus, sont saint Bonaventure, Bellintani, Bruno, Capiglia, Grenade et Dupont.

3. Donnez à cet exercice une heure chaque jour avant le dîner, et dès le matin, si vous pouvez, avant que vous ayez perdu la netteté et la tranquillité d’esprit que donne le repos de la nuit ; mais n’y mettez pas plus de temps, à moins que votre Père spirituel ne vous l’ait marqué expressément.

4. Si vous pouvez faire cet exercice tranquillement dans une Église, je crois que ce seroit le meilleur ; parce que ni père, ni mère, ni femme, ni mari, ni aucune personne ne pourra, ce me semble, raisonnablement vous y disputer cette heure de