Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/136

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pieuses réflexions : J’admirois, disoit-il, après sa retraite de la Cour, la docilité des faucons qui reviennent sur le poing, et qui se laissent couvrir les yeux et attacher à la perche ; et je m’étonne de l’indocilité aveugle des hommes, qui sont toujours rebelles à la voie de Dieu.

Saint Basile dit que la rose environnée de ses épines, fait cette belle instruction aux hommes : Ce qui est de plus agréable en ce monde, ô hommes mortels, y est mêlé de tristesse ; vous n’y avez pas de biens purs, et partout, universellement, quelque mal est attaché au bien ; le repentir au plaisir, la viduité au mariage, le travail et le soin à la fertilité, la crainte de la chute à l’élévation de la gloire, et le chagrin de la dépense aux honneurs, le dégoût aux délices, et la maladie à la santé. Il est vrai, ajoute ce saint Père, c’est une charmante fleur que la rose : mais au moment que sa vue me réjouit, elle m’afflige en me faisant ressouvenir du péché, pour lequel la terre a été condamnée à porter des épines.

Une personne dévote regardant avec plaisir un ruisseau éclairé de la Lune, et y ayant aperçu tout le Ciel dépeint avec les étoiles comme dans un miroir, fit éclater son cœur en ce sentiment de joie : O mon Dieu ! toutes ces étoiles seront très-réellement sous mes pieds, quand vous m’aurez reçu dans vos saints tabernacles.