Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/164

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quera l’immortalité. Après avoir prononcé ces paroles sacrées, Seigneur ! je ne suis pas digne, etc., ne remuez plus ni la tête ni les lèvres, soit pour prier, soit pour soupirer ; mais ouvrant médiocrement la bouche, et élevant la tête autant qu’il faut, pour que le Prêtre puisse voir ce qu’il fait, avancez tant soit peu la langue et recevez avec foi, avec espérance, avec charité, celui qui en est tout ensemble le principe, l’objet, le motif et la fin. O Philothée ! prenez si vous voulez cette douce pensée : l’abeille ayant recueilli la rosée du Ciel sur les fleurs, et leur suc qui est le plus exquis de la terre, en fait son miel, et le porte dans sa ruche pour s’en nourrir : le Prêtre prend aussi sur l’Autel le Sauveur du monde, qui est le vrai Fils de Dieu descendu du Ciel, et le vrai Fils de la Vierge, sorti de la terre comme tous les hommes ; et il vous le donne pour vous servir de nourriture. Excitez alors votre cœur à venir faire hommage au Roi du salut ; faites-lui, je vous le dis simplement et familièrement, tout le bon accueil qu’il vous sera possible : contemplez sa présence en vous, et tout ensemble votre bonheur ; traitez avec lui confidemment de vos affaires intérieures, et le reste du jour, faites connoître par vos actions que Dieu est avec vous ; mais quand vous n’aurez pas le bonheur de communier réellement à la sainte Messe, communiez-y au moins d’esprit et