Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/166

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étant du nombre des âmes imparfaites, foibles et malades, vous avez besoin de recevoir souvent l’Auteur de la perfection, le Dieu de la force, le Médecin de votre âme. Dites au monde, que ceux qui ne sont pas bien occupés de ses affaires doivent communier souvent, parce qu’ils en ont le temps ; et ceux qui en sont fort occupés, parce qu’étant chargés de beaucoup de travail et de peines, ils ont plus souvent besoin d’une solide nourriture : dites enfin que vous communiez fréquemment, pour apprendre à bien communier, parce que l’on ne fait guère bien une action à laquelle on ne s’exerce que rarement.

Communiez donc souvent, Philothée, et le plus souvent que vous pourrez, avec l’avis de votre Père spirituel : et croyez-moi, si le corps prend les qualités de la nourriture dont on use habituellement, comme nous le voyons dans les lièvres de nos montagnes, où ils deviennent blancs durant l’hiver, parce qu’ils n’y voient et n’y mangent que de la neige : croyez-moi, dis-je, vous verrez que nourrissant souvent votre âme de l’Auteur de toute beauté et bonté, de toute sainteté et pureté, elle deviendra à ses yeux toute belle, toute bonne, toute pure et toute sainte.