Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/238

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la chasteté, mais qui l’affoiblissent, qui l’amollissent et qui en ternissent l’éclat. Il y a d’autres libertés non-seulement indiscrètes, mais vicieuses, non-seulement badines, mais déshonnêtes ; non-seulement sensuelles, mais charnelles, qui du moins blessent mortellement la chasteté ; je dis du moins, parce qu’elle périt entièrement, si cela va jusqu’au dernier effet du plaisir voluptueux. Alors la chasteté périt d’une manière plus indigne que méchante, et plus malheureuse que quand elle se perd par la fornication, même par l’adultère et par l’inceste ; car quoique ces dernières espèces de la brutale volupté soient de grands péchés, les autres, comme dit Tertullien, dans son livre de la pudicité, sont des monstres d’iniquité et de péché. Or Cassien ne croit pas, ni moi non plus, que saint Basile ait voulu s’accuser d’un dérèglement pareil, quand il dit qu’il n’étoit pas vierge ; et je crois avec raison qu’ils n’entendoit parler que des seules pensées voluptueuses qui ne font que salir l’imagination, l’esprit et le cœur, dont la chasteté a toujours été si chère aux âmes généreuses, qu’elles en ont été extrêmement jalouses.

N’ayez jamais de commerce avec des personnes dont vous connoîtrez que les mœurs soient gâtées par la volupté, surtout quand l’impudence est jointe à l’impureté, ce qui arrive presque toujours.