Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/292

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l’excès de l’immodestie : or, la bienséance des habits et des ornemens dépend de leur matière, de leur forme et de leur propreté.

La propreté doit être universelle et perpétuelle, pour ne souffrir jamais sur nous, ni tâches, ni rien qui puisse choquer les yeux : et cette propreté extérieure est regardée comme un indice de la pureté de l’âme, jusques-là même que Dieu exige dans les Ministres de ses Autels, pour les dispositions du corps, une netteté et honnêteté parfaite.

A l’égard de la matière et de la forme des habits, la bienséance n’en peut être réglée que par rapport aux circonstances du temps, de l’âge, des qualités, des compagnies et des occasions : l’usage est tout établi, que l’on se pare un peu mieux les jours de Fêtes, à proportion de leur solennité, et que l’on se néglige beaucoup dans le temps de pénitence, comme en carême ; les jours de noces et ceux de deuil ont encore leur différence et leurs règles. Dans les cours des Princes auprès de qui l’on est, l’on donne plus de dignité et plus de splendeur à son état, mais on l’oublie volontiers chez soi ; une femme peut et doit se parer quand elle est avec son mari, et qu’elle sait qu’il le désire ; mais si en son absence elle prenoit le même soin, on demanderoit aux yeux de qui elle voudroit plaire. L’on permet encore plus d’ajustemens aux filles, parce qu’elles