Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/319

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première, est de prendre ces airs fiers et austères d’un silence affecté, dans les conversations où l’on se trouve, parce que ces manières marquent de la défiance ou du mépris ; la seconde, est de se laisser aller à un flux de paroles qui ne laisse à personne le temps et la commodité de parler, parce que c’est le caractère d’un esprit éventé et léger.

Saint Louis ne trouvoit pas bon qu’on parlât dans une compagnie en secret, et, comme on disoit de son temps, en conseil, particulièrement à table, de peur de faire penser aux autres qu’on parlât mal d’eux. Oui, disoit-il, si étant à table, en bonne compagnie, l’on a quelque chose de bon et de réjouissant à dire, on doit le dire tout haut ; et s’il s’agit d’une affaire sérieuse et importante, l’on n’en doit parler à personne.


CHAPITRE XXXI.

Des Divertissemens, et premièrement de ceux qui sont honnêtes et permis.


LA nécessité d’un divertissement honnête pour donner quelque relâche à l’esprit, et pour soulager le corps, est universellement reconnue. Le bienheureux Cassien rapporte qu’un chasseur ayant trouvé saint Jean l’Évangéliste qui se jouoit d’une perdrix qu’il tenoit sur son poing, lui demanda pourquoi un homme