Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/351

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4. Manger simplement pour contenter son appétit, c’est une chose supportable, mais nullement louable ; car le simple plaisir de l’appétit sensuel ne peut rendre une action honnête, et c’est bien assez si elle est supportable. Manger au-delà de son appétit et par excès, cela est plus ou moins blâmable à proportion de l’excès ; et cet excès ne consiste pas seulement en la qualité, mais aussi en la manière. 5. C’est une marque d’une âme basse, grossière et toute animale, de faire tant de réflexions et de s’épancher en paroles sur les viandes avant le repas, et encore plus après, comme font plusieurs sortes de gens qui ont toujours l’esprit dans les plats, qui préviennent sans cesse ou rappellent le plaisir de la bonne chère, et qui en un mot, font, comme dit saint Paul, un Dieu de leur ventre, au lieu que les honnêtes gens ne pensent à la table qu’en s’y mettant, et se lavent les mains et la bouche après le repas, pour n’avoir plus ni le goût, ni l’odeur des viandes.

Voilà les règles, qui sont communes à la tempérance et à l’honnêteté du lit conjugal.

1. L’usage des droits du Sacrement étant nécessaire à la propagation de la société humaine, il est indubitablement honnête, louable, et spécialement saint dans le christianisme.

2. Cet usage est appelé par l’Apôtre un devoir réciproque, un devoir si grand,