Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que bien qu’on puisse ne pas l’exiger, l’on est indispensablement obligé de le rendre ; de manière que l’un n’y puisse manquer sans le libre consentement de l’autre, non pas même pour les exercices de la dévotion, beaucoup moins pour des prétentions capricieuses de vertu, pour des aigreurs et pour des mépris.

3. L’on doit considérer que ce n’est pas assez de s’acquitter de ce devoir d’une manière chagrine, et avec une patience indifférente : ce doit être avec toute la fidélité et la correspondance entière que demande cet amour, comme s’il étoit accompagné de l’espérance d’avoir des enfans, encore que pour la raison de quelque conjoncture on ne l’eût pas.

4. Ici, comme partout ailleurs, le simple contentement de l’appétit sensuel ne peut rendre une chose honnête et louable par lui-même ; c’est beaucoup si l’on dit qu’elle soit tolérable.

5. Tout juste que soit l’usage des droits du mariage, tout nécessaire qu’on le sache dans la société humaine, tout saint qu’on le croie dans le christianisme, il porte des dangers de salut que l’on doit y éviter très-soigneusement, pour ne se rendre coupable ni d’aucun péché véniel, comme il arrive dans les simples excès de cet état, ni d’aucun péché mortel, comme il arrive quand l’ordre naturel et nécessaire pour la procréation des enfans est perverti. Or,