Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/418

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Enfin, pour conclure cet avertissement si nécessaire, j’observe qu’en ceci, comme en toutes choses, notre bon Dieu et notre ennemi ont des prétentions bien contraires ; car Dieu nous veut conduire par ces peines à une grande pureté de cœur, à un parfait désintéressement surtout de ce qui est de son service, et à un dépouillement universel de nous-mêmes. Mais le malin esprit tâche de nous faire perdre le cœur, de nous attirer aux plaisirs sensuels, et de nous rendre ennuyeux à nous-mêmes et aux autres, afin de décrier et de déshonorer la sainte dévotion ; mais si vous observez les enseignemens que je vous ai donnés, vous vous perfectionnerez beaucoup en l’exercice des afflictions intérieures, dont il faut que je vous dise encore ce petit mot avant que de finir. Elles proviennent quelquefois de l’indisposition du corps, que l’excès des veilles, des travaux et des jeûnes, a accablé de lassitude, d’assoupissement, de pesanteur et d’autres semblables infirmités, qui ne laissent pas d’incommoder fort l’esprit par la raison de son étroite liaison avec le corps : or il faut toujours en ces occasions se servir le plus que l’on peut de la pointe de l’esprit et de la force de la volonté, pour faire beaucoup d’actes de vertus ; car bien que l’âme semble être accablée d’assoupissement et de lassitude, néanmoins ce qu’elle peut encore faire ne laisse pas d’être fort agréable à Dieu ; et