Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas souvent nécessaire de nommer pour plusieurs raisons. Cette déclaration sincère de vouloir servir Dieu, et d’être consacré à son amour de bon cœur, est fort agréable à sa divine Majesté, qui ne veut point que l’on ait honte de son service, ni de la croix de son fils ; et d’ailleurs cela coupe chemin à beaucoup de mauvaises remontrances du monde, et nous oblige encore par honneur à la persévérance. Les Philosophes se déclaroient pour Philosophes, afin qu’on les laissât vivre philosophiquement ; et nous devons déclarer le désir que nous avons de la dévotion, afin qu’on nous laisse vivre dévotement. Si quelqu’un vous dit que la dévotion ne demande pas absolument toute cette pratique d’avis et d’exercices, ne le niez pas : mais répondez doucement que votre infirmité est si grande, qu’elle a besoin de plus d’aide et de secours qu’il n’en faut aux autres.

Enfin, je vous conjure, Philothée, par toute ce qui est sacré au Ciel et en la terre, par le baptême que vous avez reçu, par les mamelles que Jésus-Christ suça, par le cœur charitable dont il vous aima, et par les entrailles de la miséricorde en laquelle vous espérez : continuez et persévérez dans l’heureux dessein que vous avez de mener une vie sincèrement dévote. Nos jours s’écoulent et la mort est à la porte : la trompette, dit saint Grégoire de Nazianze, sonne la retraite : que chacun se pré-