Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/89

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apporter par mon ingratitude, par mon infidélité, par le délai de ma pénitence, et par le mépris de ses saintes grâces ; après avoir bien considéré la profanation que j’ai faite si souvent de mon âme, et de toute la sainteté que j’avois reçue dans mon sacré baptême, et que j’avois vouée et consacrée à mon Dieu, par la promesse qu’on lui en fit alors pour moi. Enfin, revenant à moi-même, prosternée de cœur et d’esprit devant le tribunal de la justice de Dieu, je me reconnois et me confesse coupable, et entièrement convaincue du crime de lèse-majesté divine, et de la mort de Jésus-Christ, qui n’est mort sur la Croix que parce que j’ai péché ; ainsi j’avoue que j’ai justement mérité d’être éternellement damnée.

Cependant, après avoir détesté mes péchés de tout mon cœur, je me tourne aujourd’hui vers le trône du Père des miséricordes, et je lui crie : grâce, mon Dieu, grâce ; je vous la demande avec la rémission entière de mes péchés, au nom de Jésus-Christ votre Fils, qui est mort sur la Croix pour mon salut. C’est en lui qu’établissant toute mon espérance, je renouvelle aujourd’hui, ô mon Dieu, la profession de toute la fidélité que je vous avois promise dans mon Baptême. Ainsi, maintenant, comme alors, je renonce au diable, au monde et à la chair, en détestant pour le reste de mes jours toutes leurs