Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/233

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ai entretenu du culte assiniboin qui, sous le rapport des cérémonies, des pratiques superstitieuses et de divers points de croyance religieuse, ressemble aux autres cultes en usage chez les différentes tribus qui habitent les plaines du haut Missouri. Ces détails vous ont fait apprécier l’affreuse condition morale de ces pauvres nations indiennes. Combien ne sont-elles pas à plaindre ! Quelle noble mission de dévouement et de charité chrétienne n’y a-t-il pas à remplir auprès de cet infortuné peuple pour l’arracher aux basses superstitions et aux infâmes cruautés auxquelles il s’abandonne  ! Semer dans cette terre stérile le grain de senevé, faire goûter insensiblement à ces malheureux les fruits si doux et si consolants des vérités de l’Évangile, voilà l’unique ambition du missionnaire catholique.

Quelques-uns de nos Pères sont engagés dans cette laborieuse carrière. Il est à espérer que d’autres viendront les rejoindre avant peu pour satisfaire enfin au désir ardent de plusieurs nations qui ne cessent de demander des Robes-Noires. J’en parle avec connaissance de cause.

Pour vous initier encore davantage à la connaissance des mœurs et des usages indiens, je crois bon de vous donner un aperçu de la carrière étrange d’un des chefs les plus renommés parmi les Assiniboins. Son nom est Tchatka. Ce fut un homme fourbe, rusé et cruel  ; un méchant sauvage dans toute la force du terme  ; sa vie est un tissu