Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/272

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forma le dessein de s’emparer, par stratagème, du grand village des Mandans, d’enlever les chevaux et tous les effets qu’il y trouverait. Ce village était alors permanent et situé dans le voisinage du fort Clarke. Environ cinq milles plus bas, habitaient les Arickaras, nouveaux alliés des Mandans, qui comptaient environ cinq cents guerriers et avaient échappé à la contagion, parce qu’ils étaient allés chasser au loin pendant que le fléau ravageait leur pays. Les Arickaras faisaient partie anciennement de lg nation des Pawnees, sur la rivière Nébraska ou Platte.

Tchatka ignorait la position des Arickaras vis-à-vis des Mandans, et n’avait guère songé à la proximité où vivaient ces deux tribus. Ayant rassemblé les restes de ses guerriers, il leur communiqua son dessein en ces termes : — « Nous irons offrir le calumet de la paix aux Mandans. Ils l’accepteront avec joie ; car ils sont faibles et ils espèrent trouver en nous un appui contre les Sioux, leurs ennemis. Aussitôt que nous serons dans le village, et admis sous des apparences d’amitié, nous nous éparpillerons dans les loges ; puis à un même moment, nous ferons main basse, avec nos dagues et nos coutelas, sur tout ce qui reste de Mandans. Ils ne pourront pas s’échapper, et tout ce qu’ils possèdent sera à nous. » — Le plan parut praticable et fut admis.

Le secret de cette expédition ne vint aux oreilles de personne. Les guerriers passèrent par le fort