Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/280

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les crânes en cercle la face tournée vers le centre. On y trouve d’ordinaire plusieurs têtes de buffles. Au milieu est planté un poteau de médecine, d’environ vingt pieds de haut, auquel des Wah-kons sont attachés pour garder et protéger le dépôt sacré. Les Indiens appellent le cimetière le village des morts. Ils s’y rendent à différentes époques de l’année, pour s’entretenir affectueusement avec leurs parents et amis défunts, et y laissent toujours quelques présents.

Les Assiniboins donnent leur nom à la rivière Assiniboine, le grand tributaire de la rivière Rouge-du-Nord, dans les possessions anglaises du territoire de la baie d’Hudson. Le mot Assiniboin veut dire les gens qui font cuire les pierres. Cette tribu avait anciennement coutume de faire, bouillir sa viande dans des trous creusés en terre et tapissés de peaux crues. On jetait dans l’eau de gros cailloux rougis au feu, jusqu’à ce que la viande fût cuite  ; de là le nom de gens qui font cuire les pierres, ou Assiniboins. Cet usage est abandonné, depuis qu’ils ont pu se procurer des chaudières ou des marmites dans leur commerce avec les blancs. Ils n’ont recours à l’ancien usage que dans les grandes occasions ou festins de médecine. La langue assiniboine est un dialecte de la dacotah ou siouse. Les Assiniboins se sont séparés jadis de la nation des Sioux pour une bagatelle : une querelle entre les femmes des deux grands chefs. Elles avaient trouvé un buffle tué  ; chacune