Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/292

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ou dans l’intérieur a été assidûment pratiqué à leur égard. Dans les premiers temps, on y allait petit à petit  ; mais au fur et à mesure que les colons européens se sont multipliés et ont gagné en puissance, l’application du système a été poussée avec plus de rigueur. La résistance de la part des aborigènes n’a toujours servi qu’à accélérer leur chute. On peut dire que, dans le drame si émouvant de l’existence de ces tribus sauvages, on est arrivé à la dernière scène, surtout par rapport aux nations qui habitent à l’est et à l’ouest des montagnes Rocheuses. Avant longtemps, le rideau tombera sur toutes pour les dérober à jamais à l’œil des vivants : elles ne subsisteront plus dès lors que dans l’histoire.

Les blancs continuent à se répandre comme des torrents dans toute la Californie,[1] dans les territoires de Washington[2], d’Utah[3] et de

  1. La Californie, jadis partie du Mexique, annexée aux États-Unis en 1848, est devenue un des États de la grande république dès 1850. Sa capitale est Sacramento. — Sa superficie est de 188, 982 milles carrés. Sa population, en 1870, était de 559, 742 habitants dont plus de 35, 000 sont Chinois, ou coolies, 300 métis et 17, 562 Indiens. (Note de la présente édition.)
  2. Washington, situé entre la Colombie anglaise au Nord, l’Orégon au Sud, et le Montana à l’Est, érigé en territoire le 2 mars 1853  ; capitale, Olympia  ; superficie, 71, 300 milles carrés (186, 664 kilomètres carrés)  ; population (en 1870) 23, 901 habitants. (Note de la présente édition.)
  3. Utah, acheté au Mexique en 1845, organisé en territoire