Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/307

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Selon leur code religieux, il y a une vie future. Elle consiste dans un endroit de délices et de repos où les sages dans les conseils, les guerriers courageux et intrépides, les chasseurs infatigables, l’homme bon et hospitalier, obtiendront une récompense éternelle ; et un lieu d’horreur pour les méchants, pour les langues fourchues, ou menteurs, pour les lâches et les indolents. Ils appellent le premier endroit Wak-an-da, ou pays de la vie, et l’autre, Yoon-i-un-guch, ou gouffre engloutissant et insatiable qui ne rend jamais sa proie.

Ils disent que le pays de la vie est une île de beauté ravissante et d’une grande étendue. Une haute montagne s’élève majestueusement au centre, et sur le sommet de cette montagne se trouve la demeure du Grand-Esprit. De là il contemple à la fois toute l’étendue de son vaste domaine ; les cours de mille fleuves et des rivières, limpides comme le cristal, qui s’étendent comme autant de fils transparents, les forêts ombragées, les plaines fertiles, les lacs tranquilles, qui reflètent sans cesse les rayons bienfaisants d’un beau soleil. Les oiseaux du plus riche plumage remplissent ces forêts de leurs douces mélodies. Les animaux les plus nobles, les buffles, les cerfs, les chevreuils, les cabris, les grosses cornes, paissent paisiblement et en bandes innombrables dans ces riantes, ces belles, ces abondantes prairies. Les lacs ne sont jamais agités ni par les vents ni par la tem-