Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/336

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Jaquette Rouge entraîna la plupart de ses compatriotes dans le parti des États-Unis. Son discours produisit un effet électrique dans toute l’assemblée  ; les guerriers trépignaient, grinçaient des dents, brandissaient leurs haches d’armes ou se levaient convulsivement à chaque phrase qui tombait des lèvres de l’orateur. Quand il eut fini sa harangue, tous les Iroquois jurèrent haine aux Anglais et amitié aux Américains. Ce fut dans cette mémorable séance que Jaquette Rouge prononça ce mot célèbre : Il ne faut pas enterrer le tomahawk[1]   ! voulant dire qu’il fallait, pour l’honneur de son pays, que les Iroquois prissent part à cette grande guerre, où ils jouèrent un rôle si brillant et si terrible. Quarante et un ans plus


    «  volontiers démeublé Versailles.  » Il obtint enfin qu’un corps de 4, 000 hommes serait envoyé en Amérique sous le maréchal de France, de Vimeur, comte de Rochambeau, et lui-même le précéda en 1780. Chargé de défendre la Virginie, il déploya beaucoup d’habileté, de vigueur et de prudence, contint les Anglais, puis contribua glorieusement à la capitulation de Yorktown, 1781, qui devait hâter la fin de la guerre. Il revint en Europe, détermina l’Espagne à faire de nouveaux efforts en faveur de l’Amérique et allait s’embarquer à Cadix avec 8, 000 hommes lorsque la paix fut signée, en 1783. — Pour le reste de sa carrière, voir Grégoire, Dict. Eocyclop. — Le marquis de Lafayette mourut à Paris en 1834.(Note de la présente édition.)

  1. Tomahawk, hache de guerre dont les sauvages de l’Amérique du Nord se servent pour casser la tête à leurs ennemis. (Note de la présente édition.)