Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/383

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secrets, et à y contempler la beauté et la puissance du Créateur. Il s’attachait surtout à l’étude de la botanique, et il acquit une connaissance vaste et approfondie de cette branche de l’histoire naturelle. Il traversa une grande partie de l’Ohio et de l’Illinois à la recherche de fleurs curieuses et de toutes sortes de plantes rares, et en fit une collection, belle, exquise même, que l’on conserve au collège Saint-François-Xavier, à Cincinnati. La société de botanique de cette ville admit le P.  Duerinck comme membre perpétuel et lui offrit la chaire de professeur  ; mais sa modestie et ses nombreux devoirs ne lui permirent pas d’accepter cette charge. Une nouvelle plante qu’il découvrit, et qui reçut, en son honneur, le nom de Prunus Duerinckiana, montre combien l’on estimait ses recherches en ce genre.

Le trait distinctif de son caractère était une grande énergie naturelle, jointe à un zèle ardent pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Lorsqu’il s’agissait de gagner son prochain à Dieu, nul obstacle ne semblait pouvoir l’arrêter. Il se faisait tout à tous, selon l’exemple de Saint Paul, pour les gagner tous à Jésus-Christ. Il avait admirablement adapté ses manières aux coutumes et aux idées de ce pays. S’il ne put convertir les nombreux protestants avec lesquels il était en relation, il manqua du moins rarement de gagner leur bienveillance, et c’est un grand pas de fait vers leur conversion, que de leur faire estimer le prêtre catholique.