Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/385

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cette œuvre et d’en solliciter des secours. Ces écoles ont obtenu un subside permanent.

Durant ces dernières années, la mission de Sainte-Marie a été exposée à de grands dangers de démoralisation  ; d’abord, par le grand nombre de caravanes qui ont traversé ces parages depuis la découverte des mines d’or de la Californie, et ensuite à cause de l’immense émigration qui se fait vers le Kansas, érigé récemment en territoire. Au milieu de ces dangers, les néophytes, grâce aux soins des missionnaires, ont su conserver leur ancienne régularité et leur primitive ferveur.

Au son de la cloche, les sauvages s’assemblent avec la même piété qu’autrefois, soit à l’église, soit dans leurs demeures. Les confessions et les communions ne sont pas moins nombreuses. Tous, sans excepter les protestants, admirent le zèle et la piété des Indiens de cette contrée.

Jusqu’à présent les néophytes ont su maintenir la paix avec les blancs. Chose rare  ; car ordinairement l’approche des blancs est le signal d’une guerre d’extermination. Toutefois, on ne peut se dissimuler les dangers de la situation présente. Les Potowatomies sont déjà entourés de blancs, avides de prendre possession de trente milles carrés ou 19, 200 arpents de terre que le gouvernement leur a solennellement alloués par traité. C’est surtout dans une situation pareille et toute nouvelle que la mort du P.  Duerinck, leur père et bienfaiteur, qui leur était si tendrement dévoué et qu’ils con-