Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/389

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Voici l’hommage rendu à la mémoire du P. Duerinck par ses confrères de la mission de Sainte-Marie parmi les Potowatomies.

«  Le R. P. Duerinck, que nous regrettons tous avec larmes, était arrivé à la mission de Sainte-Marie au commencement de novembre 1849, dans les circonstances les plus critiques et les plus embarrassantes, au jugement de tout homme versé dans les affaires. La mission venait d’accepter une école de garçons et une autre de filles, à des conditions si onéreuses, que le bon sens les déclarait intolérables. On ne s’était obligé à rien moins qu’à entretenir annuellement environ 120 enfants pensionnaires pour la somme modique de cinquante piastres par tête (250 francs), c’est-à-dire que pour moins de 70 centimes par jour (et cela aux États-Unis), il fallait fournir à chaque enfant, logis, nourriture, habillement, livres, papiers, etc. ; tandis qu’aucun maître d’hôtel de l’endroit n’eût consenti à loger seulement quelqu’un pour moins de cinq piastres (25 francs) par semaine. De plus, le gouvernement des États-Unis avait alloué une somme pour l’ameublement ou la construction des édifices, et, par un surcroît de circonstances malheureuses, la tâche était à peine commencée, que l’argent était déjà totalement dépensé. Eh bien, grâce à l’intelligence et à l’activité du

    notre ami. Nous pouvons rendre témoignage que la Compagnie perd en lui un membre précieux, la religion un prêtre zélé, ses fidèles et ses néophytes indiens un père tendre et vénéré.  »