Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/51

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d’avoir pitié de leur misère, de m’établir au milieu d’eux, me promettant de joindre la pratique exacte à la connaissance des vérités que je voudrais bien leur annoncer. Parmi les Indiens du grand désert américain, je n’en ai jamais trouvé un seul qui osât se permettre des railleries contre notre sainte religion.

Mettre un terme aux guerres cruelles qui déciment ces nations  ; arracher tant d’âmes aux suites funestes de l’idolâtrie dans laquelle elles sont ensevelies  ; empêcher la destruction totale de ces tribus déjà si malheureuses et rachetées, elles aussi, du sang précieux de Notre-Seigneur Jésus-Christ, n’est-ce pas là une entreprise capable d’enflammer le zèle d’un ministre de l’Évangile  ? n’est-ce pas là une œuvre digne de réclamer l’efficace coopération et les secours d’un gouvernement aussi puissant que celui des États-Unis  ? Quant à l’agriculture envisagée comme moyen de civilisation, l’introduction en sera toujours difficile parmi les Indiens, tant qu’il leur restera quelque espoir de se procurer des buffles et d’autres animaux sauvages. Ce serait, à mon avis, une chimère que de prétendre, de prime abord, introduire parmi eux l’agriculture sur une échelle un peu large. Nous savons pourtant, par expérience, que, quoique peu habituées à la fatigue du travail assidu qu’exige l’agriculture, quelques tribus ont déjà essayé de cultiver leurs petits champs. Ce premier pas fait, chaque année, à mesure que l’abondance