Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le bien à faire est immense. Les catholiques et les nouveaux convertis ont besoin de prêtres pour se conserver dans la foi ; les infidèles, pour apprendre la bonne nouvelle de l’Évangile. Le petit nombre des ministres du Seigneur qui sont dans ces contrées ne suffit pas pour les besoins de 4,000,000 de catholiques[1] et pour venir en aide aux sauvages qui désirent avec ardeur la visite d’une Robe noire. Je suis donc venu en Europe faire appel aux cœurs généreux.

J’exprimerai un autre vœu, monsieur, et je l’exprimerai avec franchise : je viens aussi demander l’aumône. Je n’ignore pas que la Belgique est constamment visitée par des missionnaires de l’Amérique, des Indes, de l’Orient ; je n’ignore pas que les personnes bienfaisantes ont peine à satisfaire à ces quêtes réitérées ; mais les Européens ignorent la nécessité absolue de secours qu’on ne peut éluder dans nos contrées. Il faut empêcher les défections, convertir les infidèles, former des ouvriers évangéliques, établir des écoles, bâtir des églises, etc. Veuillez bien, monsieur, contribuer par la publicité de votre journal à faire connaître le double but de mon voyage en Europe, où je resterai jusqu’à la fin de septembre.

Agréez, etc.

P. J. De Smet, S. J.
  1. On compte plus de cinq millions de catholiques aujourd’hui aux États-Unis. (Note de la présente édition.)