Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/81

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villes florissantes, à de riants villages et à des milliers de grosses fermes. Ce sol alluvial n’a probablement pas son pareil sur le globe pour la richesse de certains produits. Le bois en est fort recherché  ; à mesure que le pays se peuple et que le commerce devient plus important, les moulins à vapeur s’y multiplient et préparent toutes les poutres de construction ou de charpente  ; en outre, les steamers consomment une grande quantité de bûches dans leurs fourneaux.

Entre la Nébraska et la rivière Wasécha ou Vermillon, sur une étendue de pays d’environ quatre cents milles, les forêts sont également vastes et épaisses, entrecoupées d’immenses prairies riches en verdure. Ce contraste est très-agréable pour le voyageur  ; chaque fois qu’on pénètre dans le désert, on ne peut s’empêcher d’admirer cette succession de forêts et de plaines, cette suite de coteaux et de collines, dont l’aspect est si varié, et qui sont couverts d’arbres et de broussailles de différentes espèces  ; tantôt on voit des rochers escarpés qui s’élèvent à une hauteur de cent à deux cents pieds, tantôt de vertes plaines montant en pente douce, avec des bocages épars, si agréables à la vue qu’on les supposerait l’œuvre de l’art mêlée à la nature. On s’étonne de n’y pas trouver la ferme avec ses granges et ses clôtures. Assurément un nouveau venu de l’Europe se croirait sur le domaine de quelque grand seigneur, et s’attendrait à y rencontrer le château avec ses dépendances.