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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

Les nouveaux écrivains, qui ont exclu de la littérature allemande toute influence étrangère, ont été souvent injustes envers Wieland : c’est lui dont les ouvrages, même dans la traduction, ont excité l’intérêt de toute l’Europe ; c’est lui qui a fait servir la science de l’antiquité au charme de la littérature ; c’est lui qui a donné, dans les vers, à sa langue féconde, mais rude, une flexibilité musicale et gracieuse ; il est vrai cependant qu’il n’etoit pas avantageux à son pays que ses écrits eussent des imitateurs : l’originalité nationale vaut mieux, et l’on devoit, tout en reconnoissant Wieland pour un grand maître, souhaiter qu’il n’eût pas de disciples.