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CONSIDÉRATIONS

neur au parti royaliste que les essais de guerre civile qu’il fit alors. Le peuple de ces départemens sut résister à la convention et à ses successeurs pendant près de six années, ayant à sa tête des gentilshommes qui tiroient leurs plus grandes ressources de leur âme. Les républicains comme les royalistes ressentoient un profond respect pour ces guerriers citoyens : Lescure, la Roche-Jaquelein, Charette, etc., quelles que fussent leurs opinions, accomplissoient un devoir auquel tous les François, dans ce temps, pouvoient se croire tenus également. Le pays qui a été le théâtre de la guerre vendéenne est coupé par des haies destinées à enclore les héritages. Ces haies paisibles servirent de boulevards aux paysans devenus soldats ; ils soutinrent un à un la lutte la plus dangereuse et la plus hardie. Les habitans de ces campagnes avoient beaucoup de vénération pour les prêtres, dont l’influence a fait du bien alors. Mais, dans un état où la liberté subsisteroit depuis longtemps, l’esprit public n’auroit besoin d’être excité que par les institutions politiques. Les Vendéens ont, il est vrai, demandé dans leur détresse quelques secours à l’Angleterre ; mais ce n’étoient que des auxiliaires, et non des maîtres qu’ils acceptoient : car