Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

hommes armés couchés devant les portes, assoupis par l’ivresse, et ne se réveillant à demi que pour prononcer des juremens exécrables. Plusieurs femmes du peuple étoient aussi dans le même état, et leurs vociférations avoient quelque chose de plus odieux encore. Dès qu’on apercevoit une patrouille destinée à maintenir l’ordre, les honnêtes gens fuyoient pour l’éviter ; car, ce qu’on appeloit maintenir l’ordre, c’étoit contribuer au triomphe des assassins, et les préserver de tout obstacle.