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CORINNE OU L’ITALIE


CHAPITRE IV


LE lendemain Oswald et Corinne partirent avec plus de confiance et de sérénité. Ils étaient des amis qui voyageaient ensemble ; ils commençaient à dire nous. Ah ! qu’il est touchant ce nous prononcé par l’amour ! Quelle déclaration il contient timidement et cependant vivement exprimée ! — Nous allons donc au Capitole, dit Corinne. — Oui, nous y allons, reprit Oswald ; et sa voix disait tout avec des mots si simples, tant son accent avait de tendresse et de douceur ! — C’est du haut du Capitole, tel qu’il est maintenant, dit Corinne, que nous pouvons facilement apercevoir les sept collines. Nous les parcourrons toutes ensuite l’une après l’autre ; il n’en est pas une qui ne conserve des traces de l’histoire. —

Corinne et lord Nelvil suivirent d’abord ce qu’on appelait autrefois la voie sacrée ou la voie triomphale. — Votre char a passé par là, dit Oswald à Corinne ? — Oui, répondit-elle,