séjour ravissant n’est-il pas habité ? l’on vous répond que le mauvais air (la cattiva aria) ne permet pas d’y vivre pendant l’été.
Ce mauvais air fait pour ainsi dire le siège de Rome ; il avance chaque année quelques pas de plus, et l’on est forcé d’abandonner les plus charmantes habitations à son empire : sans doute l’absence d’arbres dans la campagne autour de la ville en est une des causes, et c’est peut-être pour cela que les anciens Romains avaient consacré les bois aux déesses, afin de les faire respecter par le peuple. Maintenant des forêts sans nombre ont été abattues ; pourrait-il en effet exister de nos jours des lieux assez sanctifiés pour que l’avidité s’abstînt de les dévaster ? Le mauvais air est le fléau des habitans de Rome, et menace la ville d’une entière dépopulation ; mais il ajoute peut-être encore à l’effet que produisent les superbes jardins qu’on voit dans l’enceinte de Rome. L’influence maligne ne se fait sentir par aucun signe extérieur ; vous respirez un air qui semble pur et qui est très-agréable ; la terre est riante et fertile ; une fraîcheur délicieuse vous repose le soir des chaleurs brûlantes du jour ; et tout cela, c’est la mort !
— J’aime, disait Oswald à Corinne, ce danger mystérieux, invisible, ce danger sous la