PENDANT les jours qui suivirent la maladie
d’Oswald, Corinne évita soigneusement ce qui
pouvait amener une explication entre eux. Elle
voulait rendre la vie de son ami aussi douce
qu’il était possible ; mais elle ne voulait point lui
confier encore son histoire. Tout ce qu’elle avait
remarqué dans leurs entretiens ne l’avait que
trop convaincue de l’impression qu’il recevrait
en apprenant, et ce qu’elle était, et ce qu’elle
avait sacrifié ; et rien ne lui faisait plus de peur
que cette impression qui pouvait le détacher
d’elle.
Revenant donc à l’aimable adresse dont elle avait coutume de se servir pour empêcher Oswald de se livrer à ses inquiétudes passionnées, elle voulut intéresser de nouveau son esprit et son imagination par les merveilles des beaux arts qu’il n’avait point encore vus, et retarder ainsi l’instant où le sort devait s’éclaircir et se décider. Une telle situation serait insupportable dans tout autre sentiment que l’amour ; mais il donne des heures si douces ; il répand un tel